Showing posts with label Jardins. Show all posts
Showing posts with label Jardins. Show all posts

26.8.14

Offered as a Bee. Dana Bechert's Unlikely Patterned Prairie



























"My way in the garden is similar to that of my ceramics practice.
Things are unpredictable and fragile with most of the results
stemming from forces outide myself. The landscape is laid out in a vibrant all over pattern; everything is planted everywhere.
As a beekeeper and cultivator I try not to place privilege on the species that provide for us, and instead gladly host any and all who find themselves wanting to share the refuge and abundance of the garden." *


Dana Bechert is a designer and a ceramist living in Baltimore. As a cultivator, a beekeeper and an artist she enjoys working with chances and "forces outside herself" to create balance through "chaos and variation". 





To make a prairie it takes a clover and one bee -


One clover and a bee


And revery.


The revery alone will do


If bees are few.

Emily Dickinson




* The Garden Edit, Garden series.  The Garden Edit was founded by English gardener John Tebbs

3.6.14

Picking Up the Berries of Ashes


…as if I were only a flower after all and not the map of the country in which it grows.
John Ashbery, Three Poems 






















 Quand la carte n'est pas le territoire*


On passe vite, trop vite et pour finir on ne voit rien. On collectionne des traces, des poussières, des intuitions. On les perd, on les classe, on y revient. On s'y perd. On se retrouve sur d'autres voies, d'autres chemins, d'autres liens. L'Hortus Botanicus devient la métaphore du voyage d'aujourd'hui. Les jardins botaniques, les bibliothèques, ces temples de Salomon ne contiennent ni la sagesse, ni la vertu  mais la folie d'un acte de pure compulsion. On rapporte des spécimens qu'on garde dans un espace clos, celui de notre mémoire, de la mémoire de notre ordinateur, de notre vision transitoire et passagère d'un lieu, d'un moment donné figé dans iPhoto. On pourrait dresser le catalogue de cette grande bibliothèque des oublis, des manques, des 'mal photographiés', des 'pas vus'. Cette collection toujours infinie que notre désir consume. Ce 'il me les faut toutes', auquel on s'échauffe et on se brûle. Cette frustration inaugurale, ce manque tatoué dans notre ADN, cette tyrannie du désir, c'est la vie toute entière, la nature et son avers, le visible et le non visible que l'on voudrait consigner, épingler, étiqueter. Mais à peine le temps d'un soupir, d'un 'ça y était presque' que ces ailes de papillon tombent en poussière et disparaissent.  





Hortus Botanicus de Leyde
 2 Hortus Botanicus de Leyde en 1610, gravure de Willem Swanenburgh & Jan Cornelisz
3 Nicolaas Meerburgh, Illustrations of Rare Plants,1775, Cytisus Aethiopicus and Papilio Scylla  
4, 5 Librairie et salle des ventes Burgersdijk & Niermans
6 Eglise Saint Pierre de Leyde,avec les tombes de John Robinson, pasteur des Pilgrim Fathers; et du peintre Jan Steen. Café de paroisse dans l'église.  

   




 *Michel Houellebecq, La Carte et le Territoire, Flammarion, 2010




11.2.14

Putting my garden to bed. Le retour de Perséphone

I wonder if the snow LOVES the trees and fields, that it kisses them so gently? And then it covers them up snug, you know,
 with a white quilt; and perhaps it says "Go to sleep, darlings, till the summer comes again."

Lewis Carroll, Through the looking glass









Chaque année, je guette le moment où l'hiver finissant se transforme en printemps. Et chaque année les mêmes signes annoncent l'insaisissable et obscure métamorphose. Les potimarrons et les pommes engrangés à l'automne commencent à se flétrir, les pommes de terre se mettent à germer. En ville, ici à Cologne, les jours qui rallongent et la terre qui se réchauffe laissent apparaître les premières repousses d'hortensia. Les fleuristes ont reçu les premières jonquilles et les premiers muscaris chassent les dernières jacinthes. Je guette l'arrivée des fritillaires... De tous les jours de l'année, de tous les longs jours d'hiver, de toutes les nuits de lune, de toutes les heures de soleil et de toutes les heures de pluie, de toutes les heures d'éveil la nuit et de rêverie le jour, quand Perséphone s'apprête à sortir des Enfers, je pense  davatange encore à mon jardin et à ma forêt, à la terre sous mes semelles et à l'humus  qui se fait caresse sous mes pieds. En ville, je n'ai plus de pieds. Je ne touche presque plus le sol, je glisse à vélo dans les rues étroites et je n'entends plus que le vent qui s'engouffre dans mes roues et le son de la dynamo qui chante sa complainte lancinante. Quelle joie de glisser ainsi par tous les temps et surtout la nuit dans la ville délaissée par les voitures, quand les lumières sont si ténues qu'on ne se fie plus qu'aux reflets sur la chaussée humide. Pour les grecs anciens la fertilité du sol était étroitement lié à la mort symbolisée par le travail secret de la terre sur les semences ensevelies. Le retour de Perséphone était alors perçu comme une  promesse de résurrection. En quittant Senlis à l'automne, j'ai couvert mon jardin d'un douillet manteau de feuilles et d'humus, j'ai fabriqué des crinolines de polystyrène pour habiller mes plantes les plus délicates, l'ail d'Afrique, la verveine, la citronelle... et j'ai murmuré à ces belles: "Dormez, mes bien aimées jusqu' au retour de la saison dorée". 








Dessin sur Ipad de Franck EvennouComme je me plains du manque de jardin à Cologne, Franck m'envoie des arbres fruitiers pour verdir ma rue et les bords du Rhin. 




28.4.12

Partage (1) De la douceur de la pluie. Urban Green Guerilla with Designer Vanessa Harden
























Pictures from Vanessa Harden's blog


The members of London Guerilla Gardening secretly meet at night to illegally plant flowers, shrubs and vegetables in neglected urban spaces. Although their actions seem harmless, they are still viewed by the authorities as illegal and prosecutable. With her project "Subversive Gardener", UK based Canadian designer Vanessa Harden has been exploring various methods to help them growing urban island veggie patches. She created gardening tools from familiar everyday objects looking at various methods of disguising gardening paraphernalia in everyday attire and accessories, drawing on influences from militaria and spy gadgetry. With her project the Horticulturalist, she designed  a collection of artefacts using the aesthetics of the Victorians to imagine how they would have masked the illicit sowing of seeds. It is how she  came to imagining clandestine containers for her "Seed Pill", a ball made of clay, compost and seeds that can be discreetly dropped any where in the city. She went a step further  conducting guerilla gardening workshops in schools. After learning how to make their own seed pills the children are told how to secretly drop  the pills in neglected areas in and around their neighbourhood. For their 2011 GROW event, Selfridges commissioned her pieces. In addition of displaying her most striking devices, her Victorian artefacts, pillboxes and snuff boxes were then available for purchase. 
Learn more about it by visiting her blog: The Seedpill project




Ces dernières trois semaines de pluie continuelle ont gorgé la terre d'une eau généreuse et féconde. Les sillons noirs de la terre grasse de mon potager fraîchement retournée n'attendent plus que les semis et les jeunes boutures. C'est une parcelle de jardin partagé près de la rivière avec de vieux arbres fruitiers qui donnent des fruits chétifs mais très parfumés. J'ai tenté de multiplier des framboisiers et des groseilliers selon une méthode apprise de jardiniers plus expérimentés. Il s'agit tout simplement de couper un morceau d'un petit fruitier déjà bien installé et de le planter dans la terre humide... au bon moment. Et c'est là tout l'art du jardinier que de savoir attendre et regarder. Tant mieux si la nature se fait à nouveau une place en ville. Qui dira la douceur de cette pluie de printemps qui exhale une odeur d'humus et de vers de terre? 

Sur cet élan des nouveaux urbains pour l'activisme potager:  Ma ville en vert, Editions Thames & Hudson. Compte-rendu de lecture sur Eco-quartiers.

A signaler la toute nouvelle revue We Demain, qui s'est donné pour but d'accompagner l'émergence d'un nouveau monde fait de partage et d'innovation.  
 Vert sur la ville, p. 47. En librairie et en kiosque , n°1 avril 2012.




Culture de rue à Chicago