17.8.15

The Unknown and the Vanished

 






Second–hand books are wild books, homeless books; they have come together in vast flocks of variegated feather, and have a charm which the domesticated volumes of the library lack.


Virginia Woolf, Street Haunting : A London Adventure




Souvent un livre nous arrive par des chemins détournés mais nécessaires et sûrs auxquels nous ne prêtons pas attention parce que le quotidien et ses obligations nous laissent peu de temps pour voir l'imperceptible. Ainsi il n'y a pas de hasard, le livre, je veux dire le vrai livre celui que d'autres ont serré dans leurs mains parfois sur leur coeur, le livre-oiseau qui attend de vous toucher d'un trait de plume s'est souvent posé depuis longtemps sur les rayons d'une bouquinerie. 
Certains  vous attendent dans des cartons sur les brocantes et vide-greniers. Tel jour vous rangez votre bibliothèque et vous vous apercevez que vous avez tout Marguerite Duras mais pas L'Amant de la Chine du Nord. Livre prêté, livre perdu. Vous vous dites qu'il vous le faut retrouver absolument. Le dimanche suivant le livre se donne à vous. Une couverture blanche Gallimard là dans une caisse... Vous enfoncez la main à l'aveugle sans voir les titres dans ce nid tout chaud. Oh surprise ! L'amant de la Chine du Nord. L'Amant - vous l' avez en plusieurs exemplaires, prix Goncourt oblige, combien d'exemplaires vendus ? Mais l'Amant de la Chine du Nord ! 






Nijinski 

15 rue du Page 
1050 Ixelles Bruxelles


Les Petits Riens 

101 rue Américaine 
1050 Ixelles Bruxelles





Photograph found on Messy Nessy Chic 






7.8.15

Blindness and Insight. Perte d'auréole


Sois toujours poète, même en prose...

Baudelaire, Hygiène









Pourquoi perd-on ses objets ? Quel est le sens à donner à ces petits tracas ? Que nous dit notre inconscient de ces offrandes au monde, à la vie, aux petits dieux du quotidien? Comment renaît-on de ces menus dépouillements? Entre lien et rupture perd-on son identité à chaque fois -- pour mieux s'en ressaisir ? Fragments ou ellipses quelles figures se dessinent dans ces petits rites de passage ? Qui saura les déchiffrer ? *




...vous connaissez ma terreur des chevaux et des voitures. Tout à l'heure, comme je traversais le boulevard, en grande hâte, et que je sautillais dans la boue, à travers ce chaos mouvant où la mort arrive au galop de tous les côtés à la fois, mon auréole, dans un mouvement brusque, a glissé de ma tête dans la fange du macadam. Je n'ai pas eu le courage de la ramasser. J'ai jugé moins désagréable de perdre mes insignes que de me faire rompre les os. Et puis, me suis-je dit, à quelque chose malheur est bon. Je puis maintenant me promener incognito, faire des actions basses, et me livrer à la crapule, comme les simples mortels. Et me voici, tout semblable à vous, comme vous voyez !










Photographie © Valery Lorenzo

* J'attends...