1 2 3 Photographies de Carolle Benitah.
"Je brode des cafards mais ils ont des ailes d'ange"
L'artiste-photographe Carolle Bénitah exhume les albums de famille de son enfance. Elle brode ces images d'instantanés retravaillés au scanner avec un fil rouge, couleur qui symbolise pour elle les émotions violentes d' une enfance passée à Casablanca. Le passé n'est ni fixe, ni fini mais reconstitué par le présent. Les instantanés sont liés au souvenir et à la perte. L'acte de broderie est pour elle un acte de réappropriation. "Pour broder j'utilise une aiguille. Chaque trou est une mise à mort de mes démons. C'est comme un exorcisme. Je perce le papier jusqu'à ce que je n'ai plus mal." La broderie et le perlage exigent un travail lent et précis, ils sont la métaphore d'une fabrique minutieuse de soi. "Ce sont des artifices purement décoratifs que je pervertis dans un propos de rébellion". Dans le milieu où elle a grandi, la brodeuse était vue comme un parangon de vertu, cette activité étant réservée "aux jeunes femmes parfaites". "Entre merveille et effroi, je revisite le souvenir de l'enfance tout en mettant à jour les représentations culturelles conscientes ou inconscientes du rôle traditionnel de la femme et des schémas de la famille."
Du 7 juin au 14 juillet à la galerie de l’Aimance à Casablanca.
A signaler le très bel article de Martine Ravache dans le n°50, printemps 2012 de de l'air, qui met l'accent sur le désir de l'artiste de donner une dimension universelle à son histoire personnelle. "Recycler est le bon mot pour qui transforme une histoire personnelle en sort commun sur lequel chacun peut se projeter."
Martine Ravache Comprendre et décrypter les images photographiques, stage dans le cadre des Rencontres d'Arles
Du 4 au 6 juillet 2012 (3 jours)
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