21.7.12

Sur la route des vacances (2) Les petits pieds de Georges Sand















1 George Sand à l'éventail dessin d'Alfred de Musset, photo Raux ( Agence Photographique RMN)
2&3 Bottines de George Sand, Villa Algira, photos j'attends
4 Villa Algira peint à l'époque de George Sand, Villa Algira


Maux, remèdes et acrostiches


George Sand et Musset  s'amusaient à échanger des messages cachés.


De Musset à George Sand


Quand je jure à vos pieds un éternel hommage
Voulez-vous qu'inconscient je change de langage
Vous avez su captiver les sentiments d'un coeur
Que pour adorer forma le Créateur.
Je vous aime et ma plume en délire
Couche sur le papier ce que je n'ose dire.
Avec soin,  de mes lignes, lisez les premiers mots
Vous saurez quel remède apporter à mes maux.


De George Sand à Musset


Cette indigne faveur que votre esprit réclame
Nuit à mes sentiments et répugne à mon âme.



Nous nous arrêtons sur le chemin pour rendre visite à George Sand, cette fois, non pas à Nohant, mais à la villa Algira à Gargilesse que nous ne connaissions pas encore. Il s'agit d'une petite maison paysanne où George Sand aimait trouver refuge avec son dernier amour Alexandre Manceau, ami de son fils Maurice, graveur de son état et son cadet de treize ans. C'est en juin 1857, en plein second Empire, qu'elle part pour la chasse aux papillons accompagnée de son dernier amant et de Depuizet, un entomologiste renommé. Elle a 53 ans. La découverte d'un papillon alors méconnu, l'algira, les fixe là pour plusieurs années. Ils reviennent régulièrement en villégiature dans ce village et le tendre et dévoué Manceau lui offre cette maison-refuge dans laquelle ils font de longs séjours. 


Le pays est un pays de fées, une Suisse en miniature, et une Italie pour la chaleur. 


Toute cette région jouit d'une température exceptionnelle, et particulièrement le village de Gargilesse, bâti, comme nous l'avons dit, dans un pli du ravin et abrité de tous côtés par plusieurs étages de collines. La présence de certains papillons et de certains lépidoptères qui ne se rencontrent, en France, qu'aux bords de la Méditerranée, est une preuve frappante de cette anomalie de climat, enfermée pour ainsi dire sur un espace de quelques lieues, dans le ravin formé par la Creuse. C'est comme une serre chaude au milieu des plateaux élevés et froids qui unissent le bas Berry à la Marche (...).



La guide qui nous conte la maison et ce moment particulier de la vie de George Sand est habitée par l'écrivain, sa vie et ses ambiguïtés. Toute en nuances et en finesse, elle nous ouvre les portes d'un univers fascinant. Nous nous interrogeons sur ce qui pouvait faire le charme irrésistible de George Sand. Son énergie, sa vitalité exceptionnelles. Des yeux noirs de braise, une silhouette fine de 1,54 mètre, des petits pieds bien faits qui chaussent du 34, des cheveux lourds de jais... Le dessin de dos de George Sand par Musset me révèle toute sa séduction. Ses chaussures brodées de deux hirondelles par Lisa Calamata, sa belle-fille et ses bottines fines à petits boutons finissent de me renseigner. 


Visite de la Villa Algira à Gargilesse
 du  1er avril au 30 septembre.
 Maison musée, responsable: Madame Smeets-Sand
 guide: Mireille Chabanas  






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