O for a Life of Sensations rather than of Thoughts!
John Keats, Letter to Benjamin Bailey
Allongée sur le sable j'écoute les sons bleus, cotonneux du bord de mer, le sac et le ressac font écho au battement enfoui de nos coeurs. Scintillants, éclatants et durs comme du diamant, des débris de pensées roulent sur l'écume des heures. Des rêveries à la dérive flottent et se répandent dans le ciel, fouettées par la marée.
Les yeux fermés, éblouis de lumière, chacun porte en soi un paysage intérieur qui donne prise au vent dans le grand fracas de sa mémoire.
Pour moi aujourd'hui c'est un long ruban de mers qui claque comme un cerf-volant au bout de ses longues lignes de paysages marins, les mers noires de côtes déchiquetées dans la tempête, les mers champêtres vertes et calmes dans les prés où tangue un clocher à l'heure de midi, les mers tropicales de turquoise et d'or dans la respiration de la nuit, les plages d'encre violette de Cornouailles sur le papier de La promenade au phare*. Chacun s'est construit au hasard des jours ces paysages portatifs, ces cerfs-volants cousus des émotions et de la couleur des heures, chapelets de gaze et de brume qu'on égrène sous les ciels changeants de nos humeurs, ce grand océan liquide répandu sur le sable et vaporisé dans le ciel où les nuages sont des vagues renversées.
Pour moi aujourd'hui c'est un long ruban de mers qui claque comme un cerf-volant au bout de ses longues lignes de paysages marins, les mers noires de côtes déchiquetées dans la tempête, les mers champêtres vertes et calmes dans les prés où tangue un clocher à l'heure de midi, les mers tropicales de turquoise et d'or dans la respiration de la nuit, les plages d'encre violette de Cornouailles sur le papier de La promenade au phare*. Chacun s'est construit au hasard des jours ces paysages portatifs, ces cerfs-volants cousus des émotions et de la couleur des heures, chapelets de gaze et de brume qu'on égrène sous les ciels changeants de nos humeurs, ce grand océan liquide répandu sur le sable et vaporisé dans le ciel où les nuages sont des vagues renversées.
Comment serait-il possible de ne pas se reconnaître ?
ReplyDeleteCoup de cœur pour le mot « portatifs ».