Space is a play with the possible.
En jouant avec la mise en espace et la mise en scène des visions de réalité que la méditation de la peinture d'Edward Hopper lui évoque, Gustav Deutsch nous offre avec Shirley, un pur objet de cinéma où l'architecte cinéaste pousse à ses limites la géométrie orthogonale et révèle la subversion spatiale des mises en scène du peintre. Avec sa compagne l'artiste plasticienne, Hanna Schimek, il travaille la palette de couleurs du peintre, jusqu'à l'obsession, jusqu'à nimber le film d'un jaune citron qui n'est pas sans rappeler la métaphysique des Annonciations. Avec son directeur de la photographie, Jerzy Palacz, il règle les lumières et parfait l'illusion. La référence à l'univers d'Emily Dickinson et au mythe des cavernes de Platon ainsi que le travail non moins élaboré de la bande son qui matérialise la présence/absence du hors champs et du rapport de l'intériorité et de l'extérieur ne laisse pas de nous interroger sur un monde à double fonds où l'invisible serait la doublure du visible et sa part la plus vive, où à la mémoire collective se superposent mémoires individuelles et intimes.
A lire, le passionnant interview de Gustav Deutsch par Karin Schiefer.
A lire, le passionnant interview de Gustav Deutsch par Karin Schiefer.