21.12.13

Small Epiphanies. A Winter Pilgrimage with Annie Dillard and Hélène Binet

I am what I see

Annie Dillard, Pilgrim at Tinker Creek





















Solstice d'hiver

All that summer conceals, winter reveals. Outside everything has opened up. Winter clear-cuts and reseeds the easy way (...). Everywhere skies extend, vistas deepen, walls become windows, doors open. When the leaves fall the strip-tease is over; things stand mute and revealed.


Annie DillardPilgrim at Tinker Creek



J'ai découvert pour la première fois le travail d'Hélène Binet en visitant la galerie Gabrielle Ammann. La galerie est située au fond d'une petite cour qui laisse entrevoir un jardin minimaliste de graminées et de petits cailloux blancs impeccablement ratissés  à la manière d'un jardin  zen. Je me souviens des photos des églises de Nicholas Hawksmoor  et d'un ou deux meubles design semblables à des sculptures. Je suis restée longtemps à regarder les photographies sans pouvoir m'en détourner, sans pouvoir échapper à leur séduction. Je suis retournée plusieurs fois à la galerie pour essayer de percer le secret de leurs lignes, de leurs textures, de leur composition, de leurs ombres. Il me manquait toujours quelque chose. Ce presque rien qui rendait les photos habitées, qui allait voir au coeur des choses, qui les déshabillait pour les montrer dans leur nudité. Hélène Binet raconte comment elle joue avec les ombres pour capturer l'essence de ce qu'elle photographie, mais aussi pour jouer des tours à celui qui les regarde. "Shadow is an amazing subject. Shadow is an absence. As an absence of energy you can compare it to silence or maybe cold air. It tells you the most. But it’s the one also that can trick you. Because you could have a feeling that it’s something else that you see. If you look at anthropology, different cultures, there has always been this interpretation of shadow. Shadow is always the lead in to something else. But then if you think about shadow as a sense of light you can go back in time and space and you can see that it connects you to the past."  Dans ses photos d'architecture, il y a souvent des ciels chargés de nuages en mouvement, signes du temps saisi sur la pellicule qu'elle utilise exclusivement. "I shoot only on film and plate. I don’t touch digital. There are many reasons: mentally it’s very different to work with film. It’s precious and every photograph you have to say yes! It’s now! There's no fiddling about and fixing it later. I really believe the soul of photography is its relationship with the instant. And the concentration is very different. It’s like a momentum, it’s like a performance." Depuis, j'ai compris que chacune de ses photographies a la puissance de créer une petite épiphanie, à chaque fois différente qui célèbre les noces du regard du photographe et du regard de l'orante que nous devenons quand regarder nous ouvre à nous-même  et qu'une aile claire nous parcourt d'un frisson de plumes. 


Composing Space,The Photographs of Hélène Binet Monograph on Hélène Binet's work by Phaedon, Limited edition










1,4 © Hélène Binet, Field and Weaving
2, 3, ©  Hélène Binet, Water and Stone




2 comments:

  1. Très beau. Merci. Claudine

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  2. Merci chère Claudine pour ce gentil message. Pardon de répondre avec tant de retard. Une surcharge de travail m'a tenue éloignée de la blogosphère ces derniers temps.

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